es affaires à
ce dénouement avant le terme, leur intérêt est si grand et leurs vues sont si
importantes que s'ils y parviennent, ils seront xcusables aux yeux du public
dans tous les moyens. Il n'en est de même à mon égard, ma vraie gloire souffrira
sans doutfr si je vais contribuer au détrônement d'un prince voisin et ami et
cela pour aucune autre cause que sa trop grande confiance peut-être dans un
ministre fourbe et faible (qui est même au bord du tombeau) qui est autant
téméraire dans les entreprises que lâche dans leur execution. Mais commencer la
conféderation et la faire durer jusqu'à sa mort, se terns indeterminé ne pourra
- t-il pas absorber chez moi des sommes d'argens si considérables et altérer et
varier tout mon crédit et l'influence chez les autres, que sûrement on aura de
la peine à évaluer le prix de l'un et de l'autre par cet avantage que mon empire
doit se promettre par la suite de l'élection d'un roy national, au reste je ne
crois pas avoir besoin à vous parler ici de la nature politique relative à mon
empire d'une conféderation courte qui se termineroit par le retablissement du
bon ordre dans les affaires intérieures du pays (si tout est que cet ordre en
effet peut avoir lieu dans un gouvernement comme celui-là) je vous connais trop
M-r le comte Kayserling pour un ministre éclairé et fidèle pour que je puisse me
douter un instant de votre zèle et votre pénétration pour l'intérêt autant
principal que permanent de mon empire; car ce n'est pas sans doute cette sorte
de despotisme casuelle d'un parti soutenu par des intrigues et des ressources de
sa cour que puisse se former à la fin un gouvernement monarchique qui est un
objet d'alarmes seui et vrai pour des voisins, ainsi ne doit-on point regarder
ce despotisme présent plutôt comme la perpetuité d'une anarchie fondée dans le
principe de leur forme de gouvernement que comme un acheminement réelle à un
état regulier de la nation. J'ai voulu vous indiquer ces considérations
primitives uniquement pour votre propre direction afin que vous puissiez
reconnoître mes principes sur lesquels je vous ai envoyé les derniers ordres de
ma main, de retenir mes amis de la conféderation prématurée en leur donnant en
même tems des assurances les plus positives que nous les soutiendrons fidèlement
en tout ce qui est raisonnable jusqu'au terme de la mort du roy, auquel terme
nous agirons sans doute en leur faveur. J'ai cru d'autant plus nécessaire de
vous faire cette lettre que j'ai vue dans votre dépêche adressée au collége sous
N 47 du 9/20 de ce mois que le parti mal intentionné se donne beaucoup de
mouvement pour exiger un armement entre eux et dans leurs troupes, quand je
confronte cet avis avec celui que vous m'aviez donné dans votre dernière
relation, adressée à moi en propre et qui est que nos amis s'arment et enrôlent
le monde avec autant d'ardeur et d'empressement comme s'ils avoient déjà mon
consentement positif à former la conféderation sur le champ, je trouve assez
vraisemblable que les premiers ayent cru y être agacé d'avantages par cette
ardeur inconsiderée des nôtres. L'entrée présente en Pol. de mes quatres
regimens peut occasionner encore plus de fermentation dans les esprits, surtout
relativement aux marches et à la conduite de ces troupes que vous avez à diriger
en conséquence de mes ordres. Ainsi je trouve bon de vous préscrire que vous
ayés a diriger l'un et l'autre avec toute la prudence et la sagacité que je vous
connais, en vous contentant d'adoucissement de ceux qui peuvent se trouver
véritablement insupportables pour les bien-intentionnés dans la conduite du
tribunal de Vilna, afin que cet expédient que nous avons accordé a leur
sollicitation n'excéde point notre intention qui est de ne point laisser venir
leurs affaires à une rupture ouverte avant notre terme, et pour cette fin je
veux que vous abregiez le séjour de mes regimens dans ce pays-là autant, qu'il
vous sera possible et que vous leur fassiez prendre le chemin le moins affecté
pour leur retour dans leur quartier. Vous sentirez bien vous même que tout ce
que je vous prescris ici n'est que pour prévenir une conféderation contraire à
mes intérêts.